Un jardin au balcon – Bilan de la saison 1

Radis
Vous vous souvenez de mon expérience d’agriculture urbaine à petite échelle ?
Voici venu le temps de faire un bilan de cette première saison et d’en tirer quelques leçons.

D’un point de vue purement horticole, pas de problème particulier à signaler. L’été relativement frais m’a sans doute sauvée, moi qui ai tendance à oublier les arrosages. Pas la moindre attaque de puceron, pas de maladie insidieuse non plus. Tout ce qui a été planté a pu être récolté. Ce fut donc un bon millésime jardinier.

Je vous livre donc ici le palmarès des cultures suivant des critères de productivité et… d’utilisabilité. Certaines plantations sont plutôt réussies mais ne correspondent pas forcément à mes besoins en cuisine.

1.  Les plantes qui ont gagné une place pérenne sur le balcon

  • Les radis

Un sachet de graines acheté il y a longtemps et retrouvé au printemps m’a permis de faire trois semis successifs, donc trois récoltes à partir du mois d’avril. Les radis poussent vite et nécessitent de l’eau en quantité raisonnable (un peu quand même sinon ils sont trop piquants, surtout lorsqu’il fait chaud). Je suis fan de la variété Sora, des radis ronds, joliment rose, tendres et très goûteux.

Photo fanes de radis et pesto

Fanes de radis et pesto de fanes de radis

Autre très bon point des radis, leur côté anti-gaspi : avec les fanes ultra fraîches, outre la traditionnelle soupe (un peu hors saison pour moi cette année), on peut faire un délicieux pesto – certes moins parfumé que celui au basilic – mais qui permet de patienter jusqu’à son arrivée.

  • Le basilic
Basilic à grandes feuilles

Basilic de Gênes à grandes feuilles

J’avais semé deux espèces de basilic. Celui à grandes feuilles est mon préféré. Je ne sèmerai pas de petit basilic l’an prochain car je le trouve moins savoureux.

Que dire ? La joie de se pencher au balcon pour cueillir quelques feuilles de basilic et d’en parsemer une salade de tomates bien mûres est incomparable et justifie à elle seule d’en cultiver un pot sur son balcon. J’en ai aussi transformé pas mal en pesto dont une partie a été congelée dans des bacs à glaçons. Parfait pour les soupes au pistou de l’automne et autres minestrones.

  • La menthe

Menthe

Cela fait plusieurs années que j’ai un gros pot de menthe à la fenêtre, mais elle était tellement fournie cette année que nous avons pu faire du sirop de menthe (ou alors on a  moins abusé des mojitos ?). Malgré quelques remarques dubitatives des enfants quant à la couleur du breuvage – « Maman, tu es sûre que c’est du sirop de menthe parce que d’habitude c’est vert, non ? », la recette est approuvée.

  • La ciboulette

Ciboulette
Avec du fromage frais, dans les sandwichs, les salades composées et dans la vinaigrette d’une simple salade verte, la ciboulette est, à mon avis, un indispensable du balcon. Je n’ai malheureusement pas eu de fleurs cette année. J’aime bien en parsemer les salades. Mais il faut dire qu’elle était bien jeune et que je l’ai complètement rasée fin juillet, voulant ainsi éviter qu’elle ne meure de soif pendant les vacances.

  • La coriandre
Séchage de la coriandre

Séchage de la coriandre

J’avais acheté un pied à la fin du printemps. Mais il n’y a eu que peu de feuilles à récolter –  par rapport à notre consommation, en tout cas – car elle est vite montée en graines. Ce qui est intéressant pour les recettes à base de coriandre en grain et… pour les semis l’an prochain. L’année prochaine je couperai les fleurs pour qu’elle continue à produire des feuilles. Tant pis pour les abeilles de Montmartre qui venaient butiner à ma fenêtre.

2. Les herbes en sursis

  • L’estragon

Il s’est bien acclimaté sur le balcon et nous a permis de manger un ou deux délicieux cakes au poulet et à l’estragon. Mais en dehors de cette recette, je n’en utilise pas beaucoup.

Vinaigre à l'estragon

Vinaigre à l’estragon

J’ai donc fait un peu de vinaigre à l’estragon en mélangeant du vinaigre de vin blanc, quelques grains de poivre et des branches d’estragons lavées et séchées. Peut-être referons-nous un cake au poulet – si on arrive à résoudre le problème du four – ou bien tenterai-je une sauce béarnaise ? En résumé, ce n’est clairement pas une herbe indispensable pour moi. On verra si le pied passe l’hiver.

 

3. Les plantes qui ne reviendront pas en deuxième saison

  • Les tomates

Ne vous méprenez pas, j’adore les tomates. Et je suis aux anges lorsque fin août – début septembre, les meilleurs éléments font leur apparition sur les étals sous nos latitudes. Néanmoins quand il s’agit d’en prendre soin sur un balcon, c’est une autre histoire. J’avais déjà tenté l’aventure il y a quelques années et je m’étais juré de ne pas le refaire. En effet, les tomates demandent trop d’eau (et donc trop de temps) et elles ont une fâcheuse tendance à mûrir pendant mes vacances !

Un pied de tomate couché par le vent

Un pied de tomate couché par le vent

C’était sans compter sur le cadeau de fête des mères d’un magasin bio où je faisais mes courses ce printemps. J’ai hérité d’un pied de tomates cerises un peu fané que je n’ai pas eu le cœur de refuser sur le moment, ni de jeter une fois rentrée à la maison. Je l’ai donc planté, arrosé, arrosé, arrosé, puis je l’ai taillé et supprimé les gourmands. Résultat : on a récolté juste avant les vacances deux bols dégustés nature par les enfants et un autre à notre retour utilisé pour une portion de pâtes aux tomates-cerises et aux fleurs de basilic dont je vous donnerai la recette bientôt.

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Je reste sur ma position : c’est très agréable de manger les tomates que l’on a cultivé, mais franchement sur un balcon le rendement est trop dérisoire.

  • La verveine

Verveine
J’adore la verveine fraîche. Je pourrais passer des heures à la humer. J’adore aussi son goût dans les desserts, en particulier avec la rhubarbe. J’en ai donc acheté un pied et j’ai découvert que la verveine nécessite énormément d’eau, encore plus que les tomates. Et malgré son arrosoir quotidien, elle n’était pas aussi belle que celle du marché. Exit donc du balcon l’an prochain. J’en achèterai plutôt quelques bottes quand elle est au top sur le marché.

  • La salade à couper
Laitue à couper feuille de chêne italienne

Laitue à couper feuille de chêne italienne

J’étais très séduite par l’idée d’une salade au repousse au fur et à mesure qu’on la coupe. Mais comme je récupère toutes les semaines une salade dans un panier de légumes, cela ne s’imposait pas.

Et les leçons de tout cela ?

Tout d’abord c’est extrêmement gratifiant manger sa propre production d’herbes et de légumes. Même si c’est symbolique en ce qui concerne les quantités, avec ce petit jardin urbain, je me sens vraiment en phase avec mes idées sur l’alimentation : des produits frais, locaux, un gaspillage minimal.

Le temps passé à s’occuper de ce micro-potager me fait autant de bien qu’une séance de méditation. Peut-être est-ce l’effet d’être au contact avec des éléments « naturels » (même si le terreau vient d’une grande surface de bricolage) ? De se concentrer sur une activité manuelle ? En tout cas, cela me permet de déconnecter quelques instants de mon quotidien urbain. Très reposant.

La fraîcheur des végétaux est optimale. Prenons les fanes de radis, même lorsque j’achète les bottes aux marché à un producteur local, celle de « mon jardin » sont bien plus fraîches et appétissantes.

Enfin, c’est un formidable terrain d’expérimentation. J’ai commencé par des cultures très classiques, avec plus ou moins de bonheur, mais je compte bien me lancer dans des plantations plus originales pour l’an prochain. Pourquoi pas du kale, de la roquette, du  shiso ou du basilic thaï voire de la bourrache ?

Et vous comment se porte votre jardin de balcon ?
Avez-vous déjà planté des herbes dépaysantes ?

 

2 réflexions sur « Un jardin au balcon – Bilan de la saison 1 »

  1. Houssam

    Bonjour,

    Je vous lis ce 28 février… et j ai remarqué que vous abandonniez beaucoup de plants qui vous tiennent à coeur à cause justement de ce manque d eau.

    Ici au Maroc, où il fait bien plus chaud qu en France et bien souvent ensoleillé, il s agit de rester vigilant par rapport aux plantes.

    Au cas où vous aimeriez avoir une astuce pour toute plante qui demande de l eau, voici celle que j applique pour mes plantes de balcon vu que moi aussi j oubli souvent de les arroser, des fois une fois toutes les 2 semaines. Pour 2 pots à fleurs de 15 cm de diamètre il nous faudra

    – une bouteille de 5 litres d eau vide à quatre faces
    – une paire de ciseau

    On prend une des faces de la bouteille et on vide la face, de telle manière qu on se retrouve à la fin avec une bouteille en forme de boite à chaussure.

    On y place 2 pots de quinze centimetres et on rempli à moitié la bouteille d eau et pas les pots. l eau s infiltrera par le petit trou du pot pour remonter vers le haut. Ainsi on aura à vérifier seulement s il reste de l eau ou non.

    Pour les grands pots, maintenant, il s agira de trouver de grands sauts en plastique que l on remplira d eau jusqu à ce que ca atteindre le quart du pot que l on va insérer dans le saut.

    Recouvrir la surface de la terre du pot par du gazon (vert ou séchée) ou du foin ou tout autre plante séché, ainsi on évitera les pertes dû à l évaporation.

    Enfin quand on part en vacances, pour les plus bricoleurs, construire une sorte de mini serre, de coupole que l on placera au dessus de la plante de telle manière que les évaporations de la plantes et du pot soit piégé dans le plastique et redescende une fois refroidi la nuit dans le pot, et cela créera un cycle.

    Comment fabriquer…

    prendre trois ou quatre batons pour les plants haut ou des baguette de barbecue pour les plantes basses et utiliser du film plastique pour recouvrir les côtés et le haut. Il faut qu a l intérieur il reste plus d espace libre que de plantes.

    je viens de me souvenir qu il existe des bouchons goute à goute vendu en jardinerie que l on place sur les bouteille de 5 litres que l on retourne bouchon en bas et que l on place dans la terre, cela permet d arroser le plan pendant 1 mois…

    PS : je sais mieux décrire par des dessins ou des démonstrations qu en utilisant seulement les mots.

    Au plaisir

    Houssam

    Répondre
    1. Jessica Kroon

      Merci Houssam. Tout d’abord, cela me fait très chaud au coeur de savoir qu’Au Four & Au Moulin à des lecteurs au Maroc!
      Ensuite merci pour ton commentaire très explicite (même sans dessins, je crois avoir compris ^^)
      Je suis en pleine planification de mes plantations pour la saison à venir, ça tombe bien !
      Je note tes précieux conseils que je tacherais d’appliquer quand je partirais en vacances…

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