Savoir comment sont produits les aliments, surtout quand ils sont respectueux de la planète, ça vous intéresse ? Je vous propose la visite virtuelle du jardin d’un maraîcher-arboriculteur qui cultive suivant des méthodes naturelles.
Guillaume Lefrançois vend ses légumes sur le marché d’un petit village de la Manche, en Normandie. Cet été, son stand m’a attiré l’œil : chez lui pas d’alignement de caisses de légumes calibrés, simplement des légumes de saison en petites quantités et en grande variété. À chaque marché, j’avais envie de tout acheter ou presque.
Ce producteur ne rentre pas dans le modèle de culture intensive local fait d’une alternance de carottes – poireaux – salades. D’ailleurs la région ne compte pas moins de deux usines de salade en sachet car on est en plein «Pays de Florette» !
Après avoir goûté et apprécié ces légumes, j’ai eu envie d’en savoir plus, et comme Guillaume adore parler de son métier, je suis allée visiter son jardin-maraîcher où il applique les principes de la permaculture, c’est-à-dire qu’il cultive sans pesticides, sans engrais de synthèse ni labour, en imitant la nature.
Parcours d’un maraîcher bio
Le maraîchage et l’arboriculture se sont imposés progressivement à Guillaume. Au sortir de ses études dans l’immobilier, il réalise qu’il préfère travailler en lien avec la terre. Aussi se lance-t-il, d’abord en autodidacte, puis il travaille chez des maraîchers, ce qui lui permettra de connaître les méthodes conventionnelles pour mieux s’en éloigner ensuite. Puis il enchaîne avec une formation au maraîchage bio avant de se lancer comme professionnel. Dans cette formation, beaucoup sont des citadins en reconversion et en quête d’un métier plus terre à terre.
Guillaume, lui, renoue avec ses origines puisque ses arrières grand-parents pratiquaient une agriculture nourricière et vendaient le surplus sur les marchés alentours.
A quoi ressemble un jardin maraîcher en permaculture ?
Vous avez entendu sans doute déjà entendu parler de permaculture, notamment si vous avez vu le film Demain dans lequel apparaît la Ferme du Bec Helloin connue pour son rôle précurseur en France en la matière. Le jardin maraîcher de Guillaume se fonde aussi sur les principes de l’agriculture permanente biologique, mais il est plus récent : il a commencé à jardiner en 2012 et il a lancé son entreprise en 2015.
Quand je suis arrivée ce matin d’août, Guillaume était à l’autre bout du champ en train de cueillir des légumes pour le marché du soir. J’ai traversé le jardin pour le rejoindre.
Une végétation abondante
Le champ, tout en longueur, est encadré par des haies sauvages très fournies. Au milieu le jardin, verdoyant et touffu avec de part en part des tâches de couleurs : des fleurs, pour le plaisir des yeux mais aussi pour leurs qualités de plantes auxiliaires.
Dans la première partie du jardin se trouve la serre, à la végétation abondante : les pieds de tomates jaunes, rouges, noires ou zébrées grimpent bien haut malgré le poids de leurs fruits. La sauge y est un buisson généreux, de même que les capucines. Les concombres s’étalent. Poivrons et aubergines commencent seulement à pointer leur nez – n’oublions pas que nous sommes en Normandie…
Au-delà de la serre s’étend le reste du jardin et ce qui frappe, c’est que l’on ne voit pas de terre nue. La continuité visuelle entre la haie, le jardin et le petit bois au loin donne une impression de luxuriance, on se sent au cœur d’un système cohérent.
Comme me l’explique Guillaume, chaque élément a un rôle à jouer : ainsi, les pieds de topinambours forment un brise-vent et dans les haies poussent les orties et la consoude pour élaborer des purins fortifiants pour les légumes.
Pour l’instant Guillaume produit uniquement des légumes mais à terme le jardin-maraîcher deviendra parcelle d’agro-foresterie, avec légumes et aromatiques parmi les arbres fruitiers. Ce sont donc les arbres, à peine plus hauts que les légumes à ce stade qui structurent le jardin. Les petits fruitiers aux baies fragiles sont les plus proches de la serre, plus loin, on trouve les cerisiers, pommiers et poiriers et plus loin encore, les noisetiers et autres fruits à coques. Si tout va bien, framboisiers, groseilliers, cassissiers devraient donner dès l’an prochain, pour le reste, il faudra patienter quelques années.
Un jardin économe en énergie
En attendant les légumes ne chôment pas – Guillaume non plus, même si suivant le principe de la permaculture, il réduit ses interventions : économies d’énergie et de travail. Ainsi, le désherbage n’est pas acharné, dans la « planche » des choux et des salades : une fois les salades récoltée et les choux suffisamment grands, il n’est plus nécessaire de désherber.
Biodiversité du jardin en permaculture
La biodiversité est visible dans ce jardin. Il y a d’abord la diversité des végétaux cultivés : en plus des solanacées de la serre, on trouve en cette saison les choux de tous horizons et couleurs (rouge, chou-fleur, brocoli, choux raves, choux de Bruxelles en formation, etc.), du fenouil, des cucurbitacées, des salades, de jeunes pousses et des aromatiques à foison… Et puis la diversité des végétaux sauvages et des animaux – y compris le lapin qui a pillé les carottes !
Deux ruches, l’une installée par un apiculteur et l’autre prête à accueillir un futur essaim, ont un rôle très important pour la biodiversité du jardin : les abeilles sont indispensables pour polliniser les arbres fruitiers. En attendant que ceux-ci donnent des fruits, les abeilles noires – l’espèce endémique dans la région – se contentent des fleurs de la haie, des légumes et des fleurs comestibles.
Parmi les fleurs comestibles, souci, bourrache , coquelicots, capucines ne sont pas purement décoratives : elles jouent un rôle précieux pour les pollinisateurs ou éloignent certains ravageurs ou au contraire les attirent et en délivrent les plantes voisines.
Semences paysannes et hybrides F1
Guillaume ne produit pas encore ses propres semences. Il me dit même qu’il cultive quelques hybrides F1. À l’évocation de ces plantes non reproductibles par le paysan, je hausse le sourcil – les hybrides F1 ne sont-ils pas les ennemis jurés du jardinier naturel ? Guillaume m’explique que ces hybrides lui assurent des rendements importants en cette phase de démarrage d’activité et lui permettent de sécuriser ses revenus. A terme, il compte sélectionner ses propres semences à partir des plus beaux spécimens de légumes et les plantes alors parfaitement adaptés à son sol et à son climat, seront elles aussi très productives.
Débouchés pour les légumes de la permaculture
En peu de temps Guillaume s’est constitué une clientèle locale à laquelle il vend en circuit court sur les marchés. Ses clients sont des personnes de tous âges, qui veulent retrouver le goût des légumes cultivés par un grand-père ou un arrière grand-père dans son jardin et, en saison, les vacanciers, comme moi.
Si vous passez dans la Manche, vous pourrez trouver les légumes de Guillaume sur les marchés de Pirou et Gouville-sur-Mer.
Les bonnes adresses de Guillaume
- Le bio p’tit marché de Coutances : un marché de producteurs bio locaux. On y trouve des légumes, du pain, des œufs, de la viande et tout un tas de bonnes choses produites localement. Place de la poissonnerie – Coutances – Les mardis de 16h30 à 18h30
- La cabanon à Anneville : une cabane en bois et un chef qui cuisine le poisson à merveille et parfois même les fleurs de courgettes de Guillaume. Mais chut je ne vous ai rien dit car c’est le spot favoris des locaux.
Un peu de lecture
- Manuel pratique de la culture maraîchère de Paris, de Moreau et Daverne. Un livre de 1844, qui décrit comment on cultivait de manière extrêmement productive à Paris au 19ème siècle (moyennant beaucoup de main-d’oeuvre).
- Désert ou Paradis de Sepp Holzer sur l’eau qui est un élément important du design d’un jardin en permaculture.
Pour compléter la lecture de cet article, je vous recommande de regarder les vidéos pédagogiques de Perrine et Charles Hervé-Gruyer sur le site de la ferme du Bec Hellouin
Et vous avez-vous découverts des producteurs acteurs d’une alimentation plus durable cet été ? N‘hésitez pas à participer à la conversation et à partager cet article sur les réseaux sociaux !
Bonjour,
J’aimerai si c’est possible faire un stage de 2 semaines chez guillaume.
Ce sera au mois de septembre
Puis-je avoir ses coordonnées s’il vous plaît ?
Merci pour votre aide
Bonjour Audrey, vous trouverez ses coordonnées ici
bonjour
nous aimerions nous mettre à la permaculture pour notre potager, mais cela parait compliquer de s’y mettre juste avec des livres; Pouvons nous avoir les coordonnées de guillaume SVP ?
cordialement
Bonjour
Vous pourrez retrouver Guillaume et Marine sur les marchés de la Manche, par exemple à St-Sauveur-Lendelin
Bonjour, je viens découvrir votre article il est très interéssant. J’aimerai savoir s’il est possible d’obtenir ses coordonnées, je souhaite apprendre la permaculture.
Merci d’avance
bjr
où puis je contacter Guillaume ? j aimerais lui acheter des produits de sa ferme mais où puis je les avoir
j habite granville
merci
Hélène, je vous ai envoyé un email avec différentes informations concernant l’activité de Guillaume et sa compagne
Bonjour,
Merci pour cet article. Je souhaite m’initier aux modes d’alimentation durables avant de me lancer à mon tour. Est-il possible d’avoir les coordonnées de Guillaume svp?
Merci infiniment de partager ce genre d’expériences et de possibilités qui ne nous sont pas du tout transmis dans l’enseignement « classique ».
VM
Le mieux est d’aller le rencontrer sur le marché de Pirou dans la Manche
Bonjour ! Jai acheté une ferme dans la Manche, je souhaite discuter avec Guillaume ? Merci de me donner ses coordonnées !
Amitiés
Max
Bonjour, de passage dans la Manche, j’aimerai faire découvrir à ma petite famille (5 filles) la permaculture.
Croyez vous possible de visiter le jardin de Guillaume ?
Bonne continuation
Bonjour Emmanuel
Le plus simple est sans doute de passer le voir sur un des marchés sur lesquels il est présent et de le lui demander en direct ^_^
Bonjour,
Je cherche les coordonnées de Guillaume afin de pouvoir prendre contact avec lui pour pouvoir visiter sa ferme en vue d’une construction de projet basée sur la permaculture également.
Pouvez vous me les transmettre ?
Merci beaucoup !
Bonjour Alice
Félicitaions, c’est un beau projet. Je vous ai transmis les coordonnées par courriel.
Bonjour!
très bon article qui me donne envie d’acheter les produits de guillaume sur le marché..
j’aimerais avoir ses coordonnées, c’est possible ?
Bonjour Hugo
Je vous les envoie pas e-mail !
Bonjour, j’aimerais m’initier à la permaculture et vais déménager bienôten Normandie. Est il possible d’avoir les coordonnées de Guillaume pourdélcouvrir son exploitation?
Merci pour votre retour.
Bonjour Jean-Pierre. Je vous envoie ses coordonnées en direct. Bonne installation et bonne découverte de la permaculture à vous !
Bonjour,
Je suis tombée « par hasard » sur votre article en cherchant un maraicher en permaculture dans la manche pour faire un stage découverte de 3 semaines dans le cadre d’une formation et Guillaume est tout ce que je cherche! Comment puis-je le contacter? Je ne le trouve pas sur interner.
Merci à vous.
Bonjour Lynn. Je vous ai répondu en message privé !
Bonjour Jessica et merci de cet article bien fourni sur la petite structure de Guillaume en permaculture. Une belle source d’inspiration et de motivation qui tombe à pic alors que je développe progressivement moi aussi ma micro-structure sur la base de 3700m² de terre en Bretagne. Adepte aussi de cuisine, je viens de me former pour la transformation/vente des produits du jardin. Et nous avons de quoi faire : de la plante aromatique, au légume annuel/vivace, aux petits et grands fruits. Maintenant, il me faut aménager un espace de cuisine et créer mes recettes. Je vais m’inspirer de quelques-unes de tes recettes avec grand plaisir… Je vous donnerai mes retours si j’y pense.
A tout bientôt !
Sylvaine
Merci Sylvaine pour ce retour ! Je suis très heureuse qu’Au Four & Au Moulin joue ce rôle d’encouragement et d’inspiration, mais la réciproque est également vraie : ce sont les initiatives comme la vôtre qui m’inspirent et me poussent à aller plus loin. A très vite j’espère pour vos retours sur les recettes !
très bel article merci