Le printemps approche : il est temps de préparer les jardinières, le terreau et les graines si vous souhaitez déguster des plantes aromatiques de votre production cette année. Voici une méthode en 6 étapes pour planifier vos plantations au balcon :
1 – Listez les herbes aromatiques que vous voulez récolter
Ca tombe sous le sens ! Pourtant si j’avais approfondi cette étape l’an dernier, je n’aurais pas planté d’estragon alors que j’en utilise si peu en cuisine ! Interrogez-vous sur vos motivations : qu’attendez-vous de votre jardin de balcon ?
- Si vous visez l’autosuffisance en plantes aromatiques, concentrez vous sur celles que vous utilisez en quantité côté cuisine.
- Si votre priorité est de découvrir de nouvelles saveurs, misez plutôt sur des plantes originales.
A vous de trouver le bon équilibre entre utilité et fantaisie. Cette année, je reste sur des plantes condimentaires basiques car je sais que je trouverai facilement des plantes moins courantes sur la marchandes d’herbes aromatiques du marché.
Mon conseil si vous débutez : faites-vous la main sur 2-3 valeurs sûres avant de vous lancer à plus grande échelle, vous aurez plus de chances de ne pas vous décourager et donc … de réussir.
2 – Informez-vous sur les besoins des plantes sélectionnées
Il s’agit principalement de :
- vérifier le niveau d’ensoleillement et la nature du sol qui convient à chacune des plantes listées à l’étape 1,
- savoir si vous allez les semer ou acheter directement un plant. En effet, les plantes vivaces comme le thym, le laurier poussent lentement, il est donc préférable d’acheter des plants pour consommer les feuilles dès à présent.
Je vous ai concocté un tableau récapitulatif (à télécharger en grand ici) pour les principales plantes aromatiques.
Pour les plantes moins courantes, faites des recherches et recoupez les informations. Il existe beaucoup d’ouvrages sur les plantes aromatiques et vous pourrez trouver des informations sur des sites de jardinage. Je trouve celui-ci assez complet.
3 – Faites le point sur l’espace dont vous disposez et son ensoleillement
Balcons, rebords de fenêtres, toits, etc. : recensez les endroits qui peuvent héberger vos plantations en toute sécurité – pour les passants et pour les plantes qui n’aiment généralement pas le vent.
Il faut prévoir suffisamment d’espace pour des pots de 20 cm de diamètre au minimum et autant de profondeur (dans des pots plus petits, les plantes ne s’épanouiront pas). Les jardinières sont intéressantes car elles permettent de gagner de l’espace en regroupant des plantes – à condition que celles-ci aient des besoins nutritionnels similaires.
Notez le niveau d’ensoleillement des emplacements pressentis.
4 – Confrontez la liste de vos envies et la réalité du terrain
C’est le moment de vérité et de vous creuser (un peu) les méninges aussi ! Suivant l’ampleur de vos ambitions agricoles un plan des emplacements prévus peut s’avérer utile à ce stade.
Il s’agit d’attribuer un emplacement à chaque plante en fonction de ses besoins. Si vous êtes gros consommateur d’une plante aromatique en particulier, prévoyez 2 voire 3 emplacements dédiés.
La ciboulette, le laurier, la menthe qui supportent le soleil comme la mi-ombre peuvent servir à ajuster vos plans. Le cas échéant, il faudra renoncer à certaines plantes par manque d’espace adapté ou d’espace tout court.
Elle peut vite devenir envahissante et étouffer les autres plantes : réservez-lui plutôt un espace à elle toute seule.
5 – Listez vos besoins de matériel et consommables
Vous avez maintenant une bonne vision de votre futur jardin des simples, c’est le moment de lister ce dont vous avez besoin pour le réaliser :
- Des contenants : pots, jardinières. Prenez des mesures et n’oubliez pas de lister les supports nécessaires le cas échéant.
- Des billes d’argile (ou des cailloux) : il faut environ 2 cm au fond de chaque contenant pour assurer le drainage (c’est important pour les plantes aromatiques !) + des tessons de pot cassé à mettre sur les trous des pots pour éviter de les boucher complètement.
- Du substrat : terreau (ou terre de jardin) + sable + compost. Comme je n’ai pas – encore – de composteur, j’utilise du terreau basique, mais c’est mieux de faire un mélange adapté comme indiqué dans le tableau plus haut. A noter qu’il existe des terreaux spécifiques pour plantes condimentaires avec des engrais à libération progressive pour éviter le trop plein de nutriments d’un coup. Il faut éviter le terreau pour plantes fleuries qui est trop riche en fertilisants.
A vos calculettes pour avoir une idée des volumes nécessaires !
- Outils et accessoires divers : des gants, un arrosoir, du feutre géotextile (facultatif) pour mettre au-dessus de la couche de drainage, sous le substrat. Ce n’est pas indispensable mais c’est très intéressant pour pouvoir réutiliser les billes d’argile d’une année sur l’autre sans avoir à les trier une à une au milieu des racines et de la terre épuisée.
- N’oubliez pas les graines et les plants !
Plants ou graines, comment choisir ?
Toutes les plantes peuvent être semées, mais la croissance des vivaces est parfois très lente et il faudra attendre 1 an voire parfois plus avant de pouvoir consommer la plante, d’où l’intérêt d’acheter directement des plants ou de faire des boutures. On peut aussi n’acheter que des plants, notamment si on s’y prend trop tard pour les semis.
6 – Vérifiez vos stocks et finalisez votre liste d’achats
Avant de foncer tête baissée dans une jardinerie, n’oubliez pas de vérifier ce que vous avez déjà en stock :
- un bilan des pots et jardinières s’impose : sont-ils adaptés et sont-ils en bon état ? Pour les contenants et les supports qui vous manquent, n’hésitez pas à fréquenter les boutiques de réemploi (ressourceries, Emmaüs) ou les sites d’annonces : c’est un bon moyen de limiter l’impact environnemental de vos achats (et votre budget !)
- pour les graines, pensez à la récolte de l’an dernier ou au troc de graines près de chez vous ou sur internet. Les sachets des années précédentes indiquent généralement une date de récolte et une durée germinative : faites le tri de ce qui est encore susceptible de germer.
Vous avez tenu jusque-là ? Félicitations ! Sachez que c’est l’étape la plus importante et le temps que vous y passerez sera largement gagné pour la suite. Pour vous aider, voici l’ultime guide de planification à télécharger : il reprend toutes les étapes et vous permet de tout noter !
N’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez dans les commentaires et bien entendu à partager vos astuces de jardiniers (urbains ou pas) pour planifier vos plantations d’aromatiques!
Sources de cet article :
- Mon expérience (en toute modestie)
- Le guide des Plantes aromatiques – Hachette (une édition ancienne, mais toujours très pertinente)
- Merci aussi à JM le jardinier professionnel pour sa relecture attentive
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Bonjour, j’ai découvert ton blog il y a quelques jours et il est vraiment passionnant pour l’apprentie jardinière que je suis ! Cependant, question toute bête mais essentielle : est-ce qu’il faut vraiment attendre jusqu’au printemps prochain pour pouvoir planter toutes ces petites merveilles ?
Merci d’avance !
Clara
Bonjour Clara ! Et merci. C’est une excellente question.
Tu peux planter et même semer toutes les aromatiques vivaces (et même le persil qui est une bisannuelle) dès maintenant. N’hésite pas à venir partager ici ton expérience.